Asset Management: Monthly Macro Insights - Décembre 2024

Bien que la croissance mondiale ait fait preuve d'une résilience face au resserrement des politiques monétaires, des divergences importantes se sont creusées entre les pays, et l'issue des élections américaines accentuera les risques de renforcement de cette tendance. De plus, en choisissant de ne pas anticiper les mesures que pourrait prendre la nouvelle administration américaine, combinés aux délais longs et variables de la politique monétaire, la Fed aura du mal à contenir les conséquences économiques des priorités de Donald Trump.

Les divergences régionales devraient se creuser

Les États-Unis ont connu la plus forte hausse du PIB parmi les pays du G7 au cours des deux dernières années, et cet exceptionnalisme a généralement eu un effet positif sur la croissance mondiale, la demande américaine ayant stimulé les flux commerciaux mondiaux et les prix des actifs financiers. Dans un contexte de promesses de politique budgétaire accommodante et stimulée par l'enthousiasme des entreprises, l'économie américaine devrait rester solide à court terme. Cependant, les effets positifs initiaux pourraient s'atténuer et éventuellement s'inverser, et l'impact sur le sentiment des entreprises en dehors des États-Unis, dû à la menace d'une guerre commerciale exacerbée, pourrait en être le principal canal de transmission.

Risque haussier de l'inflation américaine

La réponse de la Fed aux promesses de Trump concernant des tarifs plus élevés, des renvois massifs d’immigrants illégaux et des baisses d'impôts interviendrait probablement trop tard pour atténuer pleinement l'impact économique de ces mesures, surtout sous l’hypothèse d’une mise en œuvre brusque. Cela augmenterait à son tour l'incertitude et nécessiterait des ajustements monétaires plus agressifs, ce qui entraînerait des taux d'intérêt plus élevés, en particulier dans un contexte où les investisseurs pourraient exiger une prime de risque pour détenir une dette qui ne semble pas sous contrôle.

Perspectives budgétaires fragiles aux États-Unis

Les niveaux de la dette publique sont élevés dans le monde entier, et les États-Unis ne font pas exception. La dette y atteint des niveaux records, et la trajectoire à long terme n’est pas soutenable, bien qu'un point de basculement précis reste inconnu. Pour autant, certains investisseurs semblent confiants que le déficit pourrait être réduit en réduisant les dépenses, notamment depuis que le PDG de Tesla, Elon Musk, a été nommé co-responsable d'un nouveau Département de l'Efficacité Gouvernementale et a suggéré qu'il serait possible de réduire drastiquement les dépenses en éradiquant le gaspillage. Or, seulement 30 % du budget fédéral pourrait réellement faire l'objet de réductions significatives des dépenses, et cela inclut des ministères tels que les transports, l'éducation, l'agriculture et la sécurité intérieure qui assurent des fonctions gouvernementales importantes, d'autant plus que les États-Unis consacrent déjà une part considérablement plus faible de leur budget que d'autres économies avancées. Si Trump mettait en œuvre toutes les mesures qu’il a proposées, la question serait de savoir combien de temps il faudra avant que les investisseurs ne remettent en cause le statut sans risque des émissions de dette, ce qui entraînerait une augmentation marquée de la volatilité sur le marché obligataire des États-Unis.

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