Mosaique Views: Les marchés en perspective

OCTOBRE / NOVEMBRE 2022

Les marchés sont toujours aux prises avec les risques liés aux taux d'intérêt et à la situation géopolitique.

 

Nos pensées vont toujours à ceux qui sont touchés par le terrible conflit qui fait encore rage, ce qui met nos préoccupations économiques en perspective.

Récemment, ces préoccupations se sont légèrement accentuées. L'inflation et les taux d'intérêt n'ont pas encore atteint leur sommet, et la croissance ralentit.

La gravité du ralentissement reste incertaine. L'Europe est la plus menacée par la hausse des coûts de l'énergie et, dans de nombreux cas, par des pénuries d'approvisionnement en énergie cet hiver. Jusqu'à présent et malgré les attentes généralisées d'une récession imminente et brutale, les données prospectives ont progressivement ralenti, et les gouvernements semblent agir davantage pour protéger les ménages les plus pauvres du pire de la crise énergétique.

Par ailleurs, l'économie américaine est moins exposée et bénéficie d'une certaine dynamique sous-jacente (malgré les mauvais résultats du PIB au premier semestre). La Chine est confrontée à des contretemps structurels, mais ses contraintes immédiates liées à la covid ont été allégées. Actuellement elle se réjouit d’un taux d'inflation faible, ce qui permet à ses autorités de suivre une politique monétaire plus souple.

Par conséquent, parler de "stagflation" nous semble à nouveau prématuré. Cela dit, le climat géopolitique reste troublant, et pas seulement en raison du traumatisme en Ukraine. L'Occident s'est vu rappeler que la revendication de la Chine sur Taïwan n'est pas négociable (ce qui ne signifie pas qu'elle soit imminente).

Nous avions déjà réduit nos pondérations en actions au début de l'année lorsqu'il est clairement apparu que les banques centrales prévoyaient (plutôt tardivement) de normaliser des conditions monétaires devenues inutilement laxistes. Nous les avons encore réduites à l'annonce de l'invasion. Dans tous les cas, nous avons choisi de conserver les fonds sous forme liquide. Cela peut sembler inhabituel en période d'inflation, mais à court terme, les liquidités sont plus stables, même en termes réels, que les titres. Cela nous permet de saisir les opportunités qui se présentent.

Nos positions en actions sont revenues à un niveau neutre. Les valorisations ont maintenant baissé de manière significative et nous voyons toujours la rentabilité des entreprises rester saine ; cependant les risques liés aux taux d'intérêt et aux bénéfices restent élevés, et nous demeurons neutres.

Nous avons utilisé une partie des liquidités supplémentaires pour renforcer nos positions en obligations. La valorisation des obligations s’est sans doute améliorée davantage que celles des actions, car la hausse des rendements s'est récemment accélérée. En outre, nous avons été sous-pondérés en obligations depuis le lancement de Mosaique. Nous avons récemment réduit la sous-pondération des portefeuilles américains, et nous faisons maintenant de même pour les portefeuilles européens afin de refléter l'amélioration des valorisations. Nous n'avons pas encore entièrement fermé les positions sous-pondérées parce que les rendements ne sont pas encore à des niveaux qui, selon nous, peuvent fournir de manière convaincante des rendements réels positifs.

Il va sans dire que nous suivons attentivement les fluctuations des marchés obligataires et boursiers.