Asset Management : Monthly Macro Insights - Janvier 2024

Les conditions financières mondiales se sont détendues sur fond de poursuite du recul de l’inflation, les investisseurs anticipant que les banques centrales seront en mesure d’assouplir leurs politiques monétaires tout en gardant l’activité économique à flot. Cette vague d’optimisme a été renforcée par la résilience de l’économie américaine et le changement de ton surprenant de la Fed.

Effets de surprise inversés en Chine et aux États-Unis

Au début de l’année dernière, l’espoir était grand quant au fait que l’économie chinoise rebondirait fortement. En revanche, on s’attendait à ce que l’économie américaine soit soumise à d’importants vents contraires, notamment en raison des effets du resserrement monétaire de la Fed. Or, ce scénario ne s’est pas déroulé comme prévu.

L'indice PMI manufacturier chinois a terminé l'année sur une note très faible, la diminution des commandes à l'étranger et l'insuffisance de la demande intérieure constituant des défis majeurs. Dans le secteur des services, l'indice est resté inchangé à 49,3, le niveau le plus bas (hors période de pandémie) depuis le début de l'enquête en 2012, ce qui suggère que les consommateurs sont restés prudents quant à leurs dépenses dans un contexte d’incertitude de l'emploi et d’un marché immobilier atone.

À l’inverse, les économistes ont constamment révisé à la hausse leurs prévisions du PIB américain tout au long de l’année dernière. Dans l’ensemble, les consommateurs américains ont contribué à maintenir la croissance malgré la hausse des coûts d’emprunt, tandis que la performance de la Chine a été décevante.

La Fed fait cavalier seul

L’inflation globale a diminué dans la plupart des économies en 2023, mais l’inflation sous-jacente reste néanmoins assez éloignée de l’objectif. En fait, malgré la baisse du PIB au troisième trimestre 2023 dans la plupart des économies avancées, les banques centrales ont averti que la politique monétaire devra probablement rester restrictive jusqu’à ce qu’il y ait des signes clairs que les pressions inflationnistes sous-jacentes soient durablement atténuées.

Or, il semble que la Fed ait plutôt décidé de s’orienter vers une politique monétaire moins restrictive. En conséquence, le rendement des obligations à 2 ans, plus sensible au taux directeur de la Fed, a chuté de manière significative. En outre, après avoir presque dépassé les 5 % à la suite de la réunion du FOMC de septembre, le taux des obligations à 10 ans est tombé en dessous de 4 %, reflétant la conviction des investisseurs que le pic des taux a été atteint pour ce cycle.

En somme, de nombreux éléments alimentent le débat sur la nature transitoire ou pas de l’inflation, et si une « immaculate disinflation », c’est-à-dire, une réduction de l’inflation sans un certain degré de souffrance pour l’économie, est possible. La question est encore loin d’être tranchée.