Asset Management: Monthly Macro Insights - Novembre 2023

Les derniers mois ont été marqués par une nouvelle détérioration de la confiance des consommateurs, tandis que la confiance des entreprises s’est affaiblie dans de nombreux pays. La plupart des investisseurs restent cependant optimistes, anticipant une résilience de l’économie mondiale dans un contexte de fin du resserrement monétaire.

Toujours plus de divergences au troisième trimestre…

En Chine, le PIB a progressé de 1,3 % en glissement trimestriel (t/t), marquant une amélioration par rapport au rythme plus faible de 0,5 % au deuxième trimestre. Ce rythme demeure néanmoins bien en deçà de sa moyenne pré-pandémie et le faible niveau d’inflation, oscillant autour de 0 % au cours des derniers mois, suggère que la demande domestique s’avère très fragile.

Bien que l’activité économique ne soit pas en chute libre, le PIB de la Zone euro s’est néanmoins contracté de -0,1 % t/t dans un contexte de taux d’intérêts toujours plus élevés, d’une demande extérieure faible, et des effets persistants du choc des prix de l’énergie.

… mais la surperformance américaine sera mise à l’épreuve

À l’inverse, le PIB américain a augmenté de 1,2 % t/t – ou de 4,9 % t/t annualisé -, soit le rythme le plus rapide depuis 2021. Toutefois, cette surperformance américaine s’explique en grande partie par des facteurs temporaires et la résilience des consommateurs sera mise à l’épreuve par des coûts d’emprunt plus élevés, le resserrement des conditions d’octroi de crédit, et la reprise des paiements des prêts étudiants.

La hausse des taux souverains inquiète les banques centrales…

La hausse récente des taux souverains mondiaux peut en partie être expliquée par la stratégie du « higher for longer » des banques centrales qui martèlent depuis des mois la nécessité de conserver une politique monétaire restrictive dans la durée. Elle peut également s’expliquer par les risques associés aux finances publiques et à la soutenabilité de la dette alors que les paiements d’intérêts sont appelés à fortement augmenter. En outre, la volatilité de l’inflation pourrait s’accroitre dans les prochaines années en raison notamment des effets de la lutte contre le réchauffement climatique. En somme, les investisseurs semblent maintenant exiger des primes de terme plus élevées. Cette tendance a plusieurs répercussions, notamment aux États-Unis.

La Fed reconnaît que le taux directeur actuel pourrait ne pas être suffisamment restrictif pour ramener l’inflation à sa cible. Cela étant, bien qu’il ait laissé la porte ouverte au relèvement du taux directeur, le président de la Fed, M. Powell a laissé entendre que le resserrement des conditions financières en général, et la hausse des taux souverains en particulier, pèseront sur l’activité économique, et dès lors réduisent considérablement la nécessité de resserrer davantage la politique monétaire. Paradoxalement, le mouvement des marchés à la suite de l’intervention de Powell pourrait contraindre la Fed à revenir à sa campagne de relèvement des taux alors que le combat contre l’inflation est loin d’être terminé.

…mais l’inflation nécessite une vigilance constante

La plupart des pays ont connu une baisse soutenue de l’inflation et les prévisions du consensus semblent indiquer que l’atteinte des cibles d’inflation devrait se faire aisément. Une grande partie de la désinflation est due à la baisse des prix des matières premières vers la fin 2022, en particulier de l’énergie, et à l’amélioration considérable des chaînes d’approvisionnement. En revanche, l’inflation sous-jacente a été plus persistante, l’inflation des services n’ayant eu tendance à baisser que progressivement.

Si les chocs des prix des matières premières sont généralement plutôt ignorés par les banques centrales, ces dernières devraient cette fois redoubler de prudence dans un contexte où l’inflation est trop élevée depuis déjà trop longtemps, augmentant ainsi le risque de désancrage des anticipations d’inflation.