Asset Management: Monthly Macro Insights - Septembre 2023

Au cours des derniers mois, l’idée que le resserrement de la politique monétaire conduirait inéluctablement à un très fort ralentissement de l’activité a fait place à une remontée de l’optimisme. En effet, les investisseurs parient sur la résilience américaine et la persistance de l’expansion de l’économie mondiale. Pour autant, les perspectives économiques demeurent particulièrement incertaines dans un contexte de détérioration de la confiance des entreprises.

La Chine et l’Europe continent d’inquiéter……

Le message des enquêtes du mois d’août en Europe est clair : l’expansion est menacée. Au Royaume-Uni, l'indice PMI a chuté à 48,6 après une modeste reprise au cours des six mois précédents. En Zone euro, l’indicateur de sentiment économique de la Commission européenne a chuté à 93,3, un niveau observé au T3-22 lorsque les craintes quant aux risques de pénuries d’énergie suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont atteint leur paroxysme, et lors de la crise de la dette dans la Zone euro au début des années 2010. Cette détérioration fait écho à la chute du PMI tombé à 46,7 dans un contexte de forte baisse de la confiance des entreprises du secteur des services.

En Chine, les récentes évolutions font craindre une éventuelle contagion de la faiblesse du secteur immobilier au reste de l’économie, bien que les signaux envoyés par l’enquête PMI du mois d’août se sont avérés ambivalents, suscitant l’espoir que les mesures de stimulus annoncées ces dernières semaines insuffleront un regain de confiance et de dynamisme dans l’économie.

… alors que les divergences pourraient bientôt s’estomper

À l’inverse de ce que l’on observe en Chine et en Europe, les données macroéconomiques aux États-Unis suggèrent une économie résiliente. Toutefois, la confiance des entreprises a diminué en août pour se situer dans le bas de la fourchette de ce qu’on observe dans la période post-crise financière, suggérant que les risques d’une croissance plus faible qu’anticipé se sont intensifiés.

Outre les divergences géographiques, l’activité économique a été marquée par une divergence sectorielle particulièrement élevée, avec un secteur manufacturier faible, mais une activité robuste dans le secteur des services, nourrissant l’optimisme des investisseurs quant à une croissance mondiale résiliente. Cette divergence s’est toutefois résorbée en août, mais pour des raisons mitigées.

En somme, si les investisseurs demeurent optimistes concernant les perspectives économiques des prochains mois, les dernières enquêtes de confiance ne sont pas compatibles – pour l’instant – avec un tel scénario.

L’inflation restera probablement une contrainte

Si les risques à la baisse sur la croissance venaient à se matérialiser et à bouleverser ainsi le scénario de résilience de l’économie mondiale des investisseurs, à quelle vitesse les banques centrales réagiraient-elles pour soutenir l’économie ? La récente baisse de l’inflation est encourageante, mais s’explique essentiellement par la diminution des effets de base sur les matières premières. En revanche, les prix des services et l’inflation des salaires demeurent quant à eux élevés et rigides. Les banques centrales sont donc susceptibles de répondre plus lentement à une remontée des taux de chômage par rapport aux précédents historiques, notamment dans un souci de préserver leur crédibilité. En somme, le scénario des investisseurs d’un retour relativement indolore des taux d’inflation vers les objectifs des banques centrales s’avère très incertain.